Tu es la compagne de mes insomnies. Muse de mes rêves et de mes folies, tu ensorcelles le moindre son, le moindre bruit.
Tu es une déesse à laquelle on pense sans cesse, et sans toi le soleil n’a aucun sens. Tu fais peur aux rôdeurs qui cherchent à voler ton cœur, mais celui-ci est bien caché derrière le voile de ton immensité.
Tu es belle et je t’aime, ma nuit. J’ai la chance de t’avoir rien que pour moi jusqu’au lever du jour, qui révèle les traces que tu laisses parfois sous les yeux des amoureux.
Quatre jours mon amour, pas de lettre de toi Le jour n’existe plus, le soleil s’est noyé La caserne est changée en maison de l’effroi Et je suis triste ainsi qu’un cheval convoyé
Que t’est-il arrivé, souffres-tu ma chérie ?
Pleures-tu ? Tu m’avais bien promis de m’écrire
Lance ta lettre, obus de ton artillerie
Qui doit me redonner la vie et le sourire
Huit fois déjà le vaguemestre a répondu :
« Pas de lettres pour vous »
Et j’ai presque pleuré
Et je cherche au quartier ce joli chien perdu
Que nous vîmes ensemble, ô mon cœur adoré
En souvenir de toi, longtemps je le caresse
Je crois qu’il se souvient du jour où nous le vîmes
Car il me lèche et me regarde avec tendresse
Et c’est le seul ami que je connaisse à Nîmes
Sans nouvelles de toi, je suis désespéré
Que fais-tu ? Je voudrais une lettre demain
Le jour s’est assombri qu’il devienne doré
Et tristement, ma Lou, je te baise la main
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou.
“ Two twin boys were raised by an alcoholic father.
One grew up to be an alcoholic, and when asked what happened, he said :
« I watched my father. »
The other grew up and never drank in his life. When he was asked what happened, he said :
«I watched my father. » ”
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